Quelhorizonpournotremonde?

23 juin 2019 Par Cégolène Colonna
1- Pers Prog Partagée Blog

Par cet article j'explore :

  • Les bases à partir desquelles se construisent nos horizons personnels et collectifs.
  • Les diverses façons d’élargir (et de rétrécir…) l’horizon.

Quel horizon explorons-nous ?

Pour démarrer cet article, je vous propose une exploration personnelle.

Êtes-vous prêt(e) pour cela ?

Si non, c’est OK bien sûr !
Il vous suffit de passer à la section suivante.

Si oui, je vous propose de fermer les yeux et de laisser la sonorité du titre de l’article danser dans vos oreilles.
Quelles sont les images qui jaillissent devant vos yeux ?
Quelles sont les sensations qui se font jour dans votre corps ?
Quels sont les mouvements qui s’initient à l’intérieur de vous ?

Dans quel monde nous situons-nous ?

« Toujours là ! » ou « Revenu(e) » ?

J’en suis ravie !

Qu’est-ce que tout cela nous apprend sur les tenants et les aboutissants du processus par lequel nous définissons l’horizon de notre monde ?

Pour faire un tour d’horizon de la question, je propose de cheminer pas à pas à travers la perception du langage comme l’un de nos alliés en la matière :

  • le langage crée l’opportunité d’une expérience.
    En l’occurrence, en commençant cet article vous avez fait l’expérience de choisir entre deux chemins pour continuer votre progression : « avec » ou « sans » exploration personnelle.
  • le langage donne une direction à l’expérience.
    En l’occurrence, ce paragraphe-ci oriente votre cheminement à travers la lecture du présent l’article dans une direction probablement différente de celle que vous auriez suivie s’il n’était pas rédigé : « être témoin de l’expérience vécue » ou « expérimenter sans savoir que l’on expérimente ».
  • Le langage insuffle du sens à la direction prise par l’expérience.
    En l’occurrence, l’intention des mots que vous êtes en train de lire est d’illustrer qu’il est utile de choisir les mots que nous relions à l’expérience vécue pour lui donner du sens : « nourrir la curiosité et les associations d’idées » ou « considérer tout ceci comme du verbiage futile ».
  • Le langage permet d’accéder à de nouvelles significations au sein de l’expérience vécue.
    En l’occurrence, l’enchainement des paragraphes de cet article fait expérimenter le processus souvent inconscient par lequel ouvrir à une grande variété de sens la perception que nous associons à ce que nous vivons : « être témoin de la façon dont nous sommes témoin de l’expérience vécue grâce à un mouvement exploratoire ascendant ».
  • Le langage élargit le champ d’application des enseignements issus d’une expérience explorée dans l’ensemble de ses registres.
    En l’occurrence, notre ultime étape exploratoire est propice à rapprocher ce que nous avons appris en observant la manière dont le langage ouvre à l’entièreté de l’expérience vécue de la manière dont il contribue aussi à construire l’expérience à venir :
    • « quelles sont les opportunités qui se dévoilent lorsque je parviens à regarder les choses autrement ? »
      ou, à l’inverse,
    • « quels sont les scenarii qui se répètent lorsque j’agis en fonction de mes habitudes de pensées ? » 

Et si nous revenions à la question ?

Quelhorizonpournotremonde?

Apporter des réponses à cette question mobilise l’entièreté de notre expérience d’être un être humain

Quelles sont les images qui jaillissent devant vos yeux ?

Quelles sont les sensations qui se font jour dans votre corps ?

Quels sont les mouvements qui s'initient à l'intérieur de vous ?

Ces questions nous invitent à convier la dimension fondatrice de nous-même qui est apparue alors que nous étions fœtus et qui continue à nourrir et tisser la trame de notre manière d’être au monde.

Préexistante à la parole, et souvent supplantée par elle (…), la nature somatique de notre expérience :

  • se déploie dans l’intime de nos sensations,
  • se révèle à nous-même et à autrui par le moyen du mouvement, de l’expression artistique ou poétique,
  • trouve son écho dans nos pensées.

Elle est la matière première à partir de laquelle se construit notre engagement dans le monde extérieur, à travers notre manière de vivre les événements que nous rencontrons, à travers les relations que nous entretenons avec autrui, à travers les actes que nous posons pour exercer une influence sur le monde et contribuer à dessiner son horizon.

Quelshorizonspournotremonde?

Parmi tous les horizons imaginables pour notre monde, le(s)quel(s) choisirons-nous ?

Un horizon dirigé par la pensée désincarnée ?
Un horizon habité par la beauté des découvertes aléatoires !

Un horizon instrumentalisé pour servir l’espèce humaine ?
Un horizon élargi par la fluidité de mouvements combinatoires multiples !

Un horizon appauvri de ce qui fait sa diversité ?
Un horizon enrichi des divergences qu’il abrite !

Un horizon rapproché par l’ambition démesurée de quelques uns ?
Un horizon ouvrant le regard sur l’inconnu de l’infini !

Un horizon étréci par la réduction des surfaces propres à accueillir la vie ?
Un horizon laissant présager d’un « ailleurs » possible sur cette planète !

Quel horizon pour notre monde ?

Celui que nos sens se rendront capable de percevoir.

Celui que notre sens… (du bien commun, de la transmission, du devoir, …, de l’honneur, de l’à propos, des affaires, … ) s’attellera à construire à partir des ressources du présent.

Celui qui aura pour limites l’espace et le temps gagnés par la manière dont nous soignerons nos ressources.

Et s’il y avait, à l’intérieur de notre horizon, un monde dont l’exploration pouvait élargir l’horizon ?